Une excursion dans l’Atlas est un immanquable depuis Marrakech. Nous avons eu la chance d’y aller avec un guide amoureux de la région. Mohammed est originaire d’un village situé non loin d’Imlil. Il a créé un parcours qui allie tourisme et découverte du patrimoine local. Nous l’avons suivi en dehors de Marrakech pour une balade en dromadaire, la visite d’un marché local, une page d’histoire, un arrêt à une coopérative d’extraction d’huile d’argan, une randonnée et enfin, un repas dégusté entre les montagnes.
Place au récit, aux photos et aux informations pratiques. Bonne lecture !
Balade à dos de dromadaire
C’est ici que débute notre immersion dans le mode de vie local. Nous nous installons dans une tente fabriquée en laine de dromadaire. J’y apprends que leur laine étant grasse, le tissus qui constitue le toit au-dessus de nos têtes ne laisse pas passer l’eau. Mohammed nous explique pourquoi le thé à la menthe est servi en levant et abaissant la théière: cette technique crée des bulles qui retiennent le sable du Sahara. Après avoir dégusté quelques pâtisseries, il est temps de revêtir un long vêtement et un chèche pour copier l’habit des Touaregs. Je ne me plains pas de cet aspect hyper touristique de l’activité car il me protège du vent et du soleil qui brûle déjà mes joues.
Nous nous installons sur le dos des dromadaires. Ils nous emmènent pour une promenade d’environ 30 minutes où nous admirons au loin les sommets enneigés de l’Atlas. Cette activité est bien plus fun que je ne le pensais. Le paysage est magnifique et la balade paisible. C’est avec tristesse que je dis aurevoir aux dromadaires qui sont tous plus beaux les uns que les autres.
PS: Je suis consciente que cette activité prête à débat. J’avais peur de voir des dromadaires dont le bien-être n’était pas une priorité. Cependant, j’ai vu des gestes doux envers ces animaux et il me semble qu’ils étaient bien traités, bien nourris et en bonne santé. Je ne suis qu’une simple touriste donc soyez libre de commenter si vous en savez plus sur ce type d’activités.
En chemin pour le marché de Drioua, nous nous arrêtons à un restaurant pour une pause toilette. Il s’agit de l’hôtel restaurant Imouzzer à Ourika. C’est de là que nous admirons la vue imprenable sur la vallée de l’Ourika.
Marché local
Après nous être promenés dans les rues de Marrakech durant plusieurs journées, nous pensions avoir vu tout ce qu’il y a à voir en terme de marchés. Pourtant, le marché de Drioua est différent de ceux de la grande ville. Ici, il n’y a pas un touriste à l’horizon (sauf nous, évidemment). Lors de notre promenade entre les dédales des vendeurs, tous nos sens sont en éveil: les senteurs des plats préparés dans des restaurants aux murs de bâches, le goût des dattes que notre guide vient tout juste d’acheter, les vifs échanges entre les hommes venus faire leurs courses et prenant les nouvelles, la vue des fruits et légumes colorés et aux formes diverses, les clémentines fraîches entre nos doigts.
Ici, tout le monde semble se connaître et les « salam alikoum » s’entendent chaque minute. Ce marché a lieu deux fois par semaine (dont le mardi, jour où nous y sommes allés). Il est non seulement important pour les marchands qui viennent vendre leurs récoltes mais c’est aussi un haut lieu de rencontres et d’échanges pour les habitants de l’Atlas.
Lorsque nous sommes déjà dans le bus en partance pour la prochaine étape du voyage, nous voyons plusieurs dizaines d’ânes qui attendent sagement leurs maîtres. Ce sont notamment ces jolies bêtes qui ont transporté les marchandises que nous admirions quelques minutes auparavant.
Village de Tahnaout
Nous nous arrêtons quelques minutes pour admirer la vue sur le village de Tahnaout. C’est là que Mohammed nous explique que les locaux sont extrêmement reconnaissants des opportunités offertes par le tourisme. Lui, sa famille, ses voisins, ses amis, sa communauté profitent directement et indirectement de la venue de touristes sur leurs terres. Ils sont heureux de nous accueillir. Mohammed partage également un peu l’Histoire du pays et le mixage culturel qui en découle.
Coopérative d’extraction d’huile d’argan
Après Tahnaout, la route vers Imlil devient bien plus sinueuse et révèle le charme de la montagne, le Haut-Atlas. Une vallée a été creusée et la vue y est époustouflante. Nous arrivons alors à une coopérative d’extraction d’huile d’argan. Nous y sommes accueillis avec un thé à la menthe et nous installons pour la dégustation de l’huile d’argan. Notre préféré est sans conteste la pâte à la cacahuète et huile d’argan. Ensuite, nous rencontrons les femmes qui travaillent à la coopérative. Elles nous expliquent les différentes étapes de fabrications de l’huile. J’y fais quelques emplettes et suis heureuse de repartir les mains remplies de produits de qualité fabriqués traditionnellement par des femmes marocaines. Pour en connaître plus sur ce sujet, je vous conseille de regarder la vidéo de La Quotidienne qui en parle mieux que moi « L’huile d’argan, le meilleur allié de la beauté au naturel ».
Randonnée depuis Imlil
C’est à Imlil, situé à 1740 mètres d’altitude, que nous débutons la randonnée. Imlil est un point de départ particulièrement fréquenté par les randonneurs qui partent à la conquête de l’Atlas. Comme nous sommes un groupe très diversifié, Mohammed s’adapte et nous emmène vers une randonnée de niveau facile mais dont les atouts ne manquent pas. Nous faisons d’abord un détour vers une chute d’eau pas très impressionnante mais dont j’ai aimé le chemin suivant une rivière au creux d’une vallée. En chemin, nous croisons plusieurs bergères accompagnées de leurs moutons et chèvres. La mignonnerie de ces boules de poils me met en joie et je suis, on ne peut plus, heureuse de ces rencontres. Lors de cette promenade, nous croisons également quelques ânes, des villageois et des petits villages. Mes yeux regardent au loin et profitent de la vue sur les montagnes alentours. Je suis admirative de l’Atlas et rêve de sommets. Nous nous situons alors à quelques (centaines de) mètres sous le mont Toubkal dont le sommet culmine à 4167 mètres (le plus haut point d’Afrique du Nord).
Je partage plus de photos de la randonnée en fin de cet article.
Repas de Noël au cœur de l’Atlas
C’est après environ 4 heures de marche que nous rejoignons le village (Tamatert) où nous attend un repas bien mérité. Nous sommes accueillis sur la terrasse d’une maison où ont été installés des tapis et des coussins. C’est avec la montagne en toile de fond que nous dévorons des lentilles aux agrumes (un délice!), un tajine, du couscous et un yaourt fait maison. Le cadre est calme, le soleil me brûle le visage, la nourriture est simple et divine, les oiseaux chantent, le paysage est magnifique. Alors que le repas touche à sa fin, le soleil se cache derrière les montagnes. La température diminue d’un coup. Il est donc temps de regagner Marrakech.
Il s’agit là du repas de Noël le plus atypique que j’ai mangé.
Une expérience enrichissante
Durant cette journée, Mohammed a partagé avec nous les valeurs du peuple berbère. Il nous a raconté son histoire, la rencontre avec sa femme, leurs modes de vie, l’importance de la nature, … Les personnes croisées lors de cette journée vivent simplement et c’est une bonne piqûre de rappel à nous Européens qui aimons nous plaindre pour peu.
J’ai appris et découvert beaucoup plus de choses que ce que j’écris dans cet article. Je suis on ne peut plus heureuse d’avoir passé le jour de Noël aux pieds du magnifique Haut-Atlas.
Les informations pratiques
Nous avons fait la réservation via Air BNB expériences. Plusieurs excursions similaires y sont disponibles. Notre choix s’est tourné vers le parcours proposé par Mohammed et Wassim. Inscrivez-vous sur Air BNB via ce lien. Vous recevrez une réduction (et moi aussi). Le tour était en anglais mais libre à vous de contacter Mohammed pour savoir si une alternative existe.
Coût pour une journée: environ 38 EUR par personne, comprenant le transport en minibus depuis Marrakech, un guide pour toute la journée, une bouteille d’eau, du thé à la menthe et des pâtisseries, une demi-heure à dos de chameau, des snacks (lorsque nous sommes allés au marché) et un repas dégusté au beau milieu des montagnes (entrée, plat, dessert – Mohammed a demandé qui souhaiterait manger sans viande).
Nous étions un groupe de 12 personnes. La journée a débuté au petit matin et le retour à Marrakech était en soirée.
Emportez avec vous de la crème solaire (le soleil y était brûlant), un couvre-chef, de l’eau et idéalement des chaussures de marche (certaines personnes dans notre groupe portaient des chaussures blanches de ville, ce n’était pas l’idée du siècle).
Que vous y alliez à Noël ou à tout autre moment de l’année, je conseille vivement ce tour qui était très bien orchestré et complet.
L’Atlas en photos
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3 Commentaires
Cela me rappelle de bons souvenirs. Je n’avais pas fait beaucoup de photos et quand je vois les tiennes je le regrette un peu !
Je vais bien garder cet article de côté pour le jour où je visiterai enfin le Maroc ! C’est vraiment une destination qui m’attire de plus en plus, surtout les paysages un peu moins vus, en plus des jolies villes. Du coup l’Atlas et découvrir la culture Berbère, ça m’attire beaucoup !
C’est super article ! J’adore faire la balade à dos de dromadaire. Vos photos sont très très belles ! ça me donne l’envie d’y voyager. Merci pour vos partages.