« La Plage », c’est le nom d’un film dont l’acteur principal est Léonardo Di Caprio… Vous connaissez peut-être. Ici, je partage mon avis sur le livre du même nom écrit par Alex Garland et ayant inspiré cette histoire de voyageurs. Cette lecture m’a transportée en Thaïlande à la rencontre de Richard, un jeune backpacker assoiffé d’aventure. En bref, j’ai aimé (très fort aimé…). Vous savez dès à présent quel livre emporter pour vos prochaines vacances. Cela fonctionne aussi pour voyager en étant confortablement installé sur votre terrasse ! Pour en apprendre plus sur l’histoire et mon ressenti, direction les prochaines lignes de cet article.
« La Plage »
Richard est un jeune routard anglais fraîchement arrivé en Thaïlande. Sa première nuit passée à Bangkok dans une auberge peu confortable est surréaliste. Un homme étrange entre en contact avec lui. Le lendemain matin, ce dernier s’est suicidé en se tailladant les veines, lui léguant une carte vers une île secrète et mystérieuse, « La Plage ». Le backpacker entraîne avec lui un couple de Français en quête d’aventure. Ensemble, après un périple ponctué de rencontres, ils arrivent sur l’île.
Ils y découvrent un camp de voyageurs à la recherche d’une Thaïlande vraie et naturelle, loin du tourisme de masse. Cette communauté en apparence idéale va, petit à petit, montrer son véritable visage.
Dans « La Plage », Alex Garland prend le temps de poser le décor : physique (la Thaïlande, ses plages, son eau, le monde extérieur, …) et psychologique (Richard, l’organisation du camp, les rapports humains, l’ambiance, …). Il présente la psychologie profonde et complexe des personnages. Très rapidement, nous ne faisons qu’un avec Richard et sa pensée. Son esprit bouillonne, le nôtre aussi. Ses délires de rencontres avec monsieur Duck (le gars de l’auberge), les parallèles avec la guerre du Vietnam, ses jeux de rôles, sa paranoïa et son apparence tranquille nous plongent dans les travers de sa personnalité et du campement.
Ce livre est une critique de cette communauté dont le souhait est d’approcher un idéal de paradis sur Terre : être loin du monde, de ses contraintes, loin du tourisme et de son économie. Ce groupe vivant en quasi-autarcie, sans hiérarchie apparente et en quête d’égalité me fait penser à une forme de communisme. Est-ce le souhait de l’auteur ? Je ne sais pas. Cette pseudo vie rêvée a beaucoup en commun avec la société qu’elle essaye de fuir.
Ne lisez pas les prochaines lignes si vous ne voulez pas en savoir de trop sur la trame de l’histoire. En réalité, un noyau dur se détache et ordonne le tout. Les individus sont positionnés les uns par rapport aux autres et des rôles leurs sont attribués par un jeu de manipulation. Vivant en vase clos, les leaders ont peur de l’extérieur, peur de la nouveauté et du connu. Un sentiment d’insécurité s’en dégage. Le tout dérape pour passer d’un monde paradisiaque à un monde infernal. La transition de l’un à l’autre se fait, au fil des pages, de manière très progressive et à peine perceptible. Voilà vous pouvez relire!
Le résultat final est magistral. Le lecteur est pris par l’histoire et ses évènements. Tels les occupants de « La Plage », il est emporté par un sentiment de perte de repère par rapport au temps qui passe et au monde environnant.
Je n’ai pas le temps de lire le livre. Je regarde le film ?
Non. Le film en lui-même se laisse regarder et est un bon divertissement. Cependant, seule l’idée d’une plage écartée du vacarme ambiant et accueillant une communauté de backpackers correspond à l’histoire d’Alex Garland. Dans son œuvre, Dany Boyle (le réalisateur) prend beaucoup de libertés par rapport à l’intrigue de départ. Des personnages manquent à l’appel, l’aspect psychologique du livre est quasiment oublié et des relations sont inventées, modifiées, voire oubliées (Sal, Françoise et Richard, les Suédois, le rôle de Duck, etc.). Dans le livre, l’auteur prend le temps de nous plonger dans l’histoire alors que le film aborde la « descente aux enfers » de manière plus abrupte. Le travail sur l’intrigue est moins subtil. Néanmoins, j’ai préféré la fin du film. Celle-ci me semble être moins bâclée, plus habile et plus puissante que celle imaginée par l’auteur.
Dans ce livre, l’histoire est construite par un souci du détail, sans toutefois donner l’impression de faire du sur place. Chaque mot bâtit l’intrigue dans un style simple et agréable. L’avoir lu au soleil a (je pense) joué sur mon ressenti. Par la chaleur sur ma peau, je me suis encore plus identifiée au personnage et à son environnement. J’étais moi-même dans l’histoire. J’étais moi-même présente à « La Plage ».
A vous de découvrir les détails de l’aventure de ce jeune voyageur.
Bonne lecture !
Icb bin ein beacher.
4 Commentaires
Je pense acheter ce bouquin prochainement, tu m’as complètement convaincu ! J’aime lire sans trop me prendre la tête et surtout pour voyager et rentrer à fond dans l’histoire, ce livre semble être fait pour moi. Merci.
Hélène
(facebook : Hélène’s Chronicles)
Oh j’ai la pression alors. J’espère que tu vas aimer :)
Il y a quelques semaines, j’ai lu « Les cerfs-volants de Kaboul ». C’est une très belle histoire. Le sujet est plus « grave », moins détente, mais c’est aussi un livre qui permet de voyager.
Oualala, je l’ai lu il y a super longtemps, à l’époque du film et après l’avoir vu d’ailleurs. J’avais beaucoup aimé le film, jusqu’à lire le roman. Après ça, c’est sûr que le film paraissait dénaturer l’histoire d’Alex Garland. Malheureusement, je n’en ai pas beaucoup plus de souvenirs que ça, tant d’années après…
Ce livre est tellement génial. Il est clairement dans le TOP 3 des livres que j’ai aimé lire en 2015!