Le parc naturel Tayrona est un bijou de la nature. Il devrait faire partie de l’itinéraire de tout voyageur passant par la Colombie. Dans ce cas, pourquoi « mon enfer au paradis » ? Tout simplement parce que j’y ai vécu un enfer (ou presque, tout de suite les grands mots) dans un cadre paradisiaque.
Cet endroit étant un incontournable lors d’un voyage en Colombie, nous avions décidé de passer plusieurs jours de camping à Cabo San Juan del Guía : trois jours et deux nuits. Le trajet en bateau (à partir de Taganga) jusqu’à la plage a été une belle expérience. Le bateau était plutôt une barque et elle allait à toute allure le long de la côte. Nous avons alors admiré le paysage, été quelque peu mouillé et avons apprécié ce moyen de transport ! Arrivé sur place, nous avons planté notre tente et profité de la plage. L’eau y est délicieusement chaude. La plage est naturellement protégée par une barrière de rochers qui calme la force des vagues. Le désavantage est qu’il est difficile d’y admirer des poissons en faisant du tuba, l’avantage est que les vagues y sont assez fortes que pour s’amuser mais pas assez que pour être (très) dangereuses. En soirée, nous avons passé encore quelques heures le long de la plage et profité du son des vagues et de la nature environnante (muni d’une bonne couche d’anti-moustiques !).
Pendant la nuit, c’était totalement dépaysant d’écouter les bruits fous des animaux. La forêt tropicale est juste à côté du camping et elle nous a livré le chant de ses habitants qui s’intensifie à la tombée de la nuit jusqu’au petit matin.
C’est à partir de maintenant que ça se gâte. Au matin, je me sentais un peu malade. Ce n’est pas ça qui allait m’empêcher de profiter de mes vacances ! Pour vous mettre dans le contexte, je suis une fille des bois, j’aime l’air frais, la verdure, la terre, l’eau claire, ce genre de chose. Là-bas, il y a du bois oui mais l’air est chaud et humide, l’eau est salée, le sable remplace la terre et la verdure y est bien différente. Dès le départ, je n’étais pas dans mon élément.
Durant plusieurs heures, nous avons quitté notre plage pour en découvrir d’autres plus à ouest, là où moins de touristes s’aventurent. Le problème, c’est que quand on s’amuse on ne voit pas le temps passer, on en oublie de boire voire de manger. Je pense que c’est en partie pour ça que je me suis sentie mal (sans compter la fatigue et tout le reste). Franchement, je ne suis pas du genre sensible ou fragile mais il semblerait que j’en ai demandé un peu de trop à mon corps… Ensuite, j’ai passé une de mes pires nuits. Oui oui, une des pires nuits de toute ma vie. C’est donc ça que j’appelle « enfer ». Le moment où on se demande si on ne devrait pas voir un docteur et où on se rend compte qu’il est 10h du soir et qu’on est au milieu de nulle part… Et que chaque heure passe comme s’il y en avait eu cinq. Et, et… Bref, j’arrête de me plaindre. Au petit matin, nous sommes partis en cheval du parc et avons rejoint Santa-Marta en bus. J’ai été malade durant la semaine qui a suivi mais je l’ai bien vécu car ça n’aurait pas pu être pire que cette nuit-là ! Aussi parce que j’étais à l’autre bout du monde, dans les Caraïbes, en excellente compagnie.
Malgré ce petit enfer, je garde un super souvenir du temps que j’ai passé à Tayrona. Je me suis baignée dans des eaux paradisiaques, j’ai assisté à un coucher de soleil on ne peut plus romantique. J’ai admiré des lézards multicolores, un iguane (en liberté !!) et même un serpent caché le long d’un chemin. J’y ai croisé une famille de natifs du groupe ethnique Arhuaco. J’ai pris le bateau comme dans Fort Boyard, j’ai monté à cheval là où je n’aurais jamais pensé en être capable. J’ai vécu plein de premières fois, ces petites choses qui rendent la vie tellement spéciale.
Maintenant, à chaque fois que je vois Carlos Vives à Tayrona, je me dis que moi aussi j’y étais et que c’était (presque) parfait.
Informations pratiques
Parque Nacional Natural Tayrona ?
L’entrée au parc est accessible de 8h à 17h. L’accès coûte environ 40.000 pesos sauf si vous êtes Colombien (15.000 pesos) ou étudiant (8.000 pesos pour les étrangers). Vous pouvez y rester une journée ou y dormir quelques nuits.
Comment y aller ou le quitter ?
En bus (à partir de Santa-Marta) + à pieds : comptez 3 heures de marche depuis l’entrée du parc vers la plage.
En bus (à partir de Santa-Marta) + à cheval : comptez 45 minutes depuis l’entrée du parc vers la plage. Très sympa, à tester !
En barque : comptez environ une heure (environ car je ne suis pas vraiment capable de dire combien de temps ça a pris) jusqu’à la plage Cabo San Juan depuis Taganga. 45.000 pesos l’aller par personne. L’expérience est à déconseiller pour ceux qui ont le mal de mer ou peur d’être secoué. J’ai adoré.
Où dormir ?
En camping à Cabo San Juan del Guía. Vous avez le choix entre y apporter votre propre tente (15.000 pesos par nuit par personne, à voir selon la saison), en louer une ou dormir dans un hamac. Il y a aussi d’autres endroits où dormir mais je ne les connais pas.
Cabo San Juan del Guía?
C’est une des plages de Tayrona, il en existe d’autres. Je ne suis allé qu’à celle-là et chez ses voisines. Si vous avez payé le camping, vous aurez accès aux toilettes et aux douches. Sinon, les toilettes sont payantes. Les douches, elles, ne peuvent être utilisées qu’à certaines heures. Des casiers sont disponibles gratuitement, emmenez votre cadenas ! Une boutique et un restaurant vous permettent de vous rafraichir et/ou de vous remplir l’estomac. Les prix sont plutôt (voir très) élevés et ce n’est pas de la grande gastronomie !
Quelles règles respecter ?
Pas d’alcool, pas de cannabis (même en quantité autorisée, mieux vaut éviter), pas de feu, pas de musique en soirée, etc. Des gardes contrôlent les lieux nuit et jour. Nous avons été contrôlés. Le tout pour respecter la nature, c’est important de préserver cette beauté !
Emmenez avec vous…
- de l’argent (en suffisance pour payer l’entrée, les transports, le logement, la nourriture, l’eau, etc.)
- de la crème solaire et du produit anti-moustique (vraiment, ne les oubliez pas, conseil d’ami !)
- un cadenas (pour utiliser les casiers gratuits)
- de l’eau et à manger (si vous ne voulez pas dépenser tout votre argent pour de la nourriture pas terrible à un prix élevé)
- une tente et le nécessaire de camping (tapis de sol, papier toilette, etc.)
- de bonnes chaussures (surtout si vous faites le parcours à pieds)
- Et tout le reste : tongs, maillots, etc.
…
Est-ce que vous avez aussi vécu un enfer au paradis ?
Vous avez des anecdotes à partager ?
Etes que vous avez eu la chance d’aller dans la Caraïbes ?
Qu’est-ce que vous me conseillez ?
13 Commentaires
Malheureusement une fois au Mexique j’ai eu une infection et par miracle, elle s’est résorbée toute seule car à l’autre bout du monde c’est l’angoisse et surtout avec la barrière de la langue…
Lorsque je pars dans des pays lointains, je prends systématiquement une trousse à pharmacie : fervex, pastilles pour la gorge (la clim peut rendre malade aussi !), un antiseptique, et parfois même un antobiotique à spectre large si mon médecin me le conseille (je vais toujours la voir 2 semaines avant le départ), une bombe anti moustique….
Lorsque tu dis « on en oublie de boire voire de manger », c’est en revanche quelque chose qui ne pourrait jamais m’arriver car mon estomac décide de beaucoup de chose chez moi :).
Le touriste qui tombe malade en vacances, c’est tellement classique malheureusement. Sur place, j’ai du prendre des anti-inflammatoires à cause de mon genoux. Du coup, je n’ai pas osé faire des mélanges. Et je déteste prendre des médicaments je n’ai donc pas pris les antibiotiques que j’avais emmenés avec moi… Au final j’me suis tout de même soignée avec des médicaments mais ça a pris du temps!
Ahah généralement, mon estomac c’est mon horloge biologique donc je te comprends! Mais paradoxalement, il y a des fois où je ne mange quasiment rien, surtout si j’ai chaud, ce qui était le cas là-bas!
C’est tellement magnifique…
Paradisiaque :)
Je ne connais pas cette partie de la Colombie mais j’ai ouïe dire que c’était magnifique ! En tout cas, ça donne envie d’y retourner pour aller faire un tour sur la côte caraïbe !
La côte caraïbe est vraiment magnifique. Cartagena, à quelques heures en car de Tayrona, est très belle aussi!
Pas évident de ne pas se sentir bien à l’étranger quand on est dans un coin un peu isolé. J’ai eu quelques malaises aussi. On n’est jamais trop prévoyant. Bises
C’est assez classique finalement de tomber malade à l’étranger mais tellement pas chouette!!
Wahou, c’est magnifique ! :)
Oui ça l’est vraiment! Dépaysant et paradisiaque. Malheureusement, les photos ne donnent aussi bien que la réalité :)
Navrée pour toi Nathalie! Et bien c’est cela l’enthousiasme…. tellement grand que l’on oublie jusqu’aux besoins physiologiques. Il est très sage le conseil de Travelling brunette, une bonne trousse de secours/médocs est la première chose que l’on glisse dans ses valises!!!
L’estomac en général nous joue toujours des mauvais tours même avec une santé de fer. Cela fait partie des rites de passage! ;-)
C’est pour cela que j’ai préparé une une liste complète de ce que j’emmène dans ma trousse à tous mes voyages, surtout s’il s’agit d’un pays du sud. Pas de prise de tête avant le départ, je prends toujours les mêmes affaires qui m’ont toujours bien rendu service. J’ai même un anti-paludéen à usage curatif pour certains voyages. Car mon Cher Jacques m’a fichu un jour la trouille de ma vie au Belize avec une fièvre du diable arrivée sans raison apparente.
Je suis sûre que la prochaine fois tu vas préparer ta petite trousse… et surtout penser à boire beaucoup beaucoup!
C’est dommage que tu aies été malade d’autant plus que tu as vécu de belles choses. Ce parc a l’air super, ça me donne très envie d’y aller.
Sur le moment, c’était vraiment vraiment pénible mais je n’en garde que les bons souvenirs. J’espère que ces petits soucis de sante aideront d’autres personnes à partir mieux préparées !